C'est partit, on reprend la route ! 

Et pour bien commencer, on traverse la Waipoua Forest, une forêt primitive, comme beaucoup en Nouvelle-Zélande, si ce n'est que celle-ci a la particularité d'abriter deux des plus célèbres kauris, ces arbres gigantesques et pouvant vivre plus de 2000 ans, comme en atteste Tane Mahuta ( le seigneur de la forêt) et Matua Ngahere (le père de la forêt).

Le 1er, Tane Mahuta, mesure près de 50 mètres de haut et serait âgé d'environ 2000 ans d'après le panneau explicatif. C'est le plus grand des Kauri encore présent!

Le deuxième, Matua Ngahere, semblerait être le plus vieux kauri encore en vie, il mesure 30 mètres de haut et bien qu'il soit difficile d'en avoir la certitude, il aurait entre 2500 et 3000 ans!

Après avoir rendu visite à ces deux vénérables vieillards, nous nous rendons au camping de la Waipoua forest, et pour changer, on se loue une petite chambre bien confortable...ce soir nous dormirons dans un vrai lit! il ne nous reste qu'à profiter tranquillement de la soirée dans ce charmant camping en pleine forêt.


Le lendemain, on continue notre route vers le cap Reinga. En chemin on visite les Rainbow falls, une superbe cascade de 27 mètres de haut! 

On atterrit au soir dans le camping de Puketi Forest...et on est bien loin du confort de la veille!

La douche (froide) est dégoûtante et l'unique toilette est nauséabonde et remplie de mouches et bestioles en tous genre (bonjour les buissons...), comble du bonheur, c'est un camping payant !

Heureusement pour nous, nous somme en basse saison et le paiement revient à faire preuve d'honnêteté et à glisser sa donation dans une boîte appelée " honesty box", une chose très courante en nouvelle Zélande. Autant dire que mon honnêteté équivaut à la leur, 8$ ( environ 5€) par personne pour une douche froide et une toilette à peine utilisable, c'est un peu cher payé...

On est bien obligé d'y passer la nuit, mais nous partons très tôt au matin pour éviter un éventuel contrôle, il était évidemment hors de question de payer un tel endroit ! Certains free-camps visité auparavant, et gratuit rappelons le, avait des airs de 5 étoiles comparé à ce "camping"...voyons le positif, il y avais des lapins qui gambadais partout, au moins c'était mignon.


Enfin, le Dimanche 31 avril, après avoir passé la journée à rouler, nous sommes presque arrivé au Cap Reinga, il ne nous reste qu'à traversé le far Northland...

On se retrouve dubitatif face à un restoroute désert ( où Maël a bien évidemment oublié son pull favori sinon c'est pas drôle...) et un camping où la tenancière sursaute à la vue du moindre être humain tel une ermite n'ayant vu personne depuis des semaines...

Puis hilares face à un "centre d'informations touristique" qui consiste en un parking de gravier, pourvu de quelques buissons et d'un panneau indiquant "I-Site" où le seul renseignement que vous pourrez obtenir sera la direction du vent grâce aux boules de foin façon far-west...

Et finalement,pour ma part, légèrement effrayée quand on croise un étrange et gigantesque panneau au bord d'une route désertique, avec pour toute inscription en grosse majuscule rouge "THE CHRIST DIED FOR OUR SINS" (traduisez : le christ est mort pour nos pêchés...) il est évident qu'avoir la sensation de se faire hurler dessus par un panneau effrayant ça aide à se réconcilier avec la religion!

Après cette traversée riche en émotion, on fait un dernier arrêt afin de tester le surf des sable.

le but est de gravir une énoooorme dune ( pffffff...une fois, mais pas deux!) , de s'installer sur sa planche de surf puis de se laisser glisser jusqu'en bas, plutôt amusant mais encore faut-il arriver à garder le contrôle de sa planche pendant la descente! 


Puis enfin on y arrive...le cap Reinga !

Nous voila à plus de 100km au nord de la dernière ville civilisée...selon la mythologie maorie, les esprits voyageraient jusqu'ici afin de rejoindre l'au-delà en se jetant du haut d'un arbre âgé de plus 800 ans!

Que dire de plus...on a réellement la sensation d'être arrivé au bout du monde, l'océan s'étale à perte de vue...

On arrive juste avant le couché du soleil, l'idéal pour profiter des magnifiques couleurs qui se dépose doucement sur l'horizon.


On passe la nuit dans un camping non loin de la, l'un des plus beau que j'ai pu voir jusqu’à présent...

Nous stoppons la voiture juste à coté d'une gigantesque bande de sable déserte.

Maël installe le campement et moi je profite d'une balade en solitaire, en escaladant quelques rocs disséminés le long de l'océan, sous les dernières lueurs du jour, je savoure pleinement la sérénité de ce moment.

Le calme avant la tempête car dès le lendemain, une nouvelle dispute éclate.

Rien de grave, les aléas du voyage dirons-nous. La journée est éclatante de soleil, je décide donc de m'octroyer une nouvelle balade en solo, s'éloigner un peu l'un de l'autre ne peut faire que du bien quand on est coincé ensemble 24h sur 24. 

Je decide de grimper le mont juste à coté du camping. ..j'emprunte la promenade prévue à cet effet et je me rend alors compte que la longue bande de sable déserte de la veille est à présent recouverte d'eau!

Nous en sommes en fait juste a coté d'un estuaire, inondé selon les aléas de la marée.

La promenade commence sur des pilotis qui surplombe cet estuaire inondé, j'apprécie grandement le spectacle!

Viens ensuite le moment de grimper... très bien, mes cuisses ont bien besoin d'exercice !

Je m’essouffle un peu mais j'apprécie le paysage, je rencontre même de sympathiques personnes avec qui parler un peu, histoire de travailler mon anglais bredouillant. Je continue mon chemin quand soudain j'entends un grondement effrayant! 

Mon cerveau étant conditionné à entendre des chiens enragés partout, en quelques secondes je suis en proie à la panique, je sursaute et je recule tout en me demandant comment je peux encore croiser un chien ici...

Ah ben non...c'était juste un sanglier visiblement tout aussi effrayé que moi...le danger n'était d'ailleurs finalement pas devant moi mais plutôt derrière car tout en paniquant je me rapprochais du précipice... quelques pas de plus et je tombais à la renverse ! 

Plus de peur que de mal au final, je suis en vie et le pauvre sanglier effrayé est retourné à ses buissons, j'essaie bien de l'apercevoir un peu, voir même de prendre une photo mais il ne semble pas très coopératif...on a tout les deux eu notre dose d'émotions, je le laisse tranquille et je retourne à ma grimpette. 

Le reste du trajet se déroule sans anicroche, j'arrive finalement tant bien que mal au sommet du mont. 

C'est le moment de prendre un peu de repos, je m'installe et savoure un petit pique nique avec une vue imprenable sur l'océan qui nous entoure, puis je prend le chemin du retour.

Arrivée à une intersection, deux choix s'offre à moi: reprendre le chemin en sens inverse ou prendre un chemin très raide mais qui semble mener tout droit vers le retour au camping. Je choisis l'option " chemin raide" et sans me casser quoi que ce soit, je reviens rapidement à la base du mont que je viens d'escalader.

Après la traversée de quelques marécages, (probablement la maison de Mr sanglier) je suis de retour au camping.

Pendant ce temps-là Maël c'était embourbé 2 fois de suite avec la voiture ! 

Viens le moment de quitté le camping, la journée est déjà bien avancée et j'y aurais volontiers passé une seconde nuit, mais Maël veut bouger pour visiter un autre camping non loin de la. Ne voulant pas créer de nouvelle tension, j'abdique.

Le camping en question n'est finalement qu'une douche au milieu d'un champ et je n'ai pas trop envie d'y rester...

On finira par faire du camping sauvage, pour la 1 ere fois de notre voyage.

C'est évidemment illégal et je suis assez peu rassurée quand au fait de se faire prendre et d avoir une amende assez salée.

Je regrette fort le camping de l'estuaire, mais finalement, nuit tombante oblige, on fini par camper au bord de la plage.

D’après quelques locaux habitant non loin, il n'y a jamais de contrôle et on pourrait y rester la semaine si on le voulait.

On se contentera d'y passer la nuit et c'est sans encombre que l'on se réveillera le lendemain matin, sous la lueur du soleil levant, en écoutant le son des vagues non loin de nous, heureux et réconcilier. 

Il est temps de reprendre la route en sens inverse pour retourner doucement vers Auckland.