Ça y est...notre 1 er boulot en NZ! 

Nous nous rendons dans un petit village non loin de Dargaville : Ruawai.

Nous allons y récolter des kumaras, c'est-à-dire des patates douces.

Nous arrivons sur les lieux vendredi en fin d'après-midi et nous tombons encore une fois sur des gens fort sympathiques : Eileen et Grant, nos patrons et Marie et Erwan, des français avec qui nous serons voisin​ de van!

Nous continuerons à dormir dans notre voiture mais nous avons libre accès aux commodités de la maison: toilette, douche, cuisine et même un salon, on peut également se servir dans leur potager si l'envie nous en prend et tout ça sans le moindre frais ou retenue sur notre salaire ! 


Samedi matin, nous nous rendons au champ et découvrons notre travail. 

De prime à bord cela paraît simple, nous sommes huit et il suffit de se mettre en file indienne, à quelques mètres​ les un des autres et de récolter notre morceau de ligne de patates. Lorsque notre parcelle est finie nous remontons en haut de fil pour entamer une nouvelle parcelle, et ce sur plusieurs lignes durant 7 à 8 heures avec une demi-heure de pause vers midi et 5 minutes en milieu de matinée et d'après-midi histoire de s'hydrater un peu. 


Le travail me semble plutôt agréable, j'apprécie d'être en plein air à travailler dans la terre, du moins au début... 

Rester penché toute la journée à ramassé des patates engluée​s dans une terre mouillée et collante peut s'avérer assez vite douloureux. Chacun cherche donc la meilleure position: assis, à genoux, debout... tout y passe. Pour ma part il me semble que je gère plutôt bien en position assise ou à genoux, peu importe que je finisse ma journée avec un séant ou des genoux noir de terre. 

Mais dès le deuxième jour les remontrances par rapport à ma position de travail commence. Je ne comprends pas vraiment​ pourquoi car je m'attelle malgré tout à faire mon travail aussi rapidement et efficacement que possible, tout en essayant de sauvegarder mon dos, j'aimerais quand même qu'il me serve encore quelques années...

Finalement, sur les conseils de Marie, j'essaie de me mettre en position de squat, c'est une bonne idée, j'ai moins mal au dos et je peux muscler un peu mes cuisses mais tenir 8 heures dans cette position quand on n'a pas d'entraînement n'est pas beaucoup plus aisé...je préfère décidément être à genoux !


Troisième jour de travail...Un calvaire. 

Je n'ai dormi que quelques heures la nuit précédente, pour tenir le coup toute la journée, je mange à peine afin de rester un minimum éveillée et je travail telle une automate en essayant de rester debout un maximum pour satisfaire Eileen.

je suis assez touchée par la solicitude que me montre nos voisins de van, qui me demande plusieurs fois si je vais bien, d'autant plus que Maël et moi somme en froid, l'humeur "tu-ne-m'a pas-laissé-dormir" est au rendez-vous...je trouve du réconfort en pensant que peut-être demain, nous ne travaillerons pas car c'est un jour férié pour les néo-zélandais. 

La journée se termine enfin, je ne pense qu'à une bonne douche et un peu de sommeil réparateur!

Pour la douche pas de problème, pour le sommeil réparateur, je devrais encore attendre...ma sieste se transforme rapidement en chasse aux moustiques car Maël a laissé les fenêtres ouvertes.

C'en est trop pour moi et une violente dispute éclate... voyager en couple n'est pas toujours facile, il faut pouvoir remettre certaines choses en question, cela demande énormément de communication et d'écoute de l'autre, quand le dit couple passe déjà son temps à se chamailler pour des queues de cerises, accumulé à la fatigue et au manque de repères, forcément ça éclate tel un orage après une chaude journée d'été...heureusement même à 18.000km on peut compter sur des êtres chers pour nous remettre les idées en place ! 


Le lendemain, nous sommes finalement​ bien en congé.

Eileen profite d'un moment calme pour discuter avec nous. Elle aimerais vraiment que nous fassions un effort pour travailler dans la position qu'elle affectionne, pour une question de dynamique de groupe semble-il.

Elle sait que cela ne nous sied guère et nous dit clairement que si ça ne nous convient pas, on peut arrêter. Sur le moment je prend clairement ça comme un " faite ce que je veux ou prenez la route" en plus poli bien sur. 

Maël estime que nous avons besoin d'argent et qu'il vaut mieux continuer, difficile de le contredire...autant profiter de cette journée de répit, je suis en bien meilleur forme et le temps est magnifique.

Nous décidons donc de passer un moment au Kai Iwi Lakes, un lac à quelques km de Ruawai. 

En été il est possible d'y faire de nombreuses activités tel que du kayak, de la plongée ou même de la planche à voile. Malheureusement pour nous, nous somme en automne, nous profiterons juste d'une baignade dans une eau d'un bleu presque transparent.

Entouré de forêts, l'endroit semble propice à de nombreuses espèces. C'est avec joie et surprise que je peux voir débouler des fourrés toute une troupe de petites cailles, se suivant à la queue leu leu vers le prochain buisson...Prise d'une curiosité immédiate je découvre que ce sont des Colins de Californie, parfois bien appelée Cailles de Californie, elles sont vraiment adorables avec leur petite crête sur le sommet de la tête et leurs petits gloussements!


Mercredi c'est la reprise du boulot et pour ma plus grande joie, nous allons enfin essayer la moissonneuse! Adieu le dos courbé​ toute la journée !

Pourquoi avoir récolté à la main tout ce temps si il y avait une machine ?

Tout simplement parce que l'été fut désastreux, suite à de multiples chutes de pluie la terre est imbibée d'eau et collante​ sur plusieurs mètres de profondeur et la machine ne parvient pas à avancer, le peu de récolte obtenue est abîmée et la moissonneuse elle-même pourrait subir des dégâts. 

Mais cela fait quelques jours que le soleil brille, c'est donc le moment d'essayer l'engin! 

Nous nous positionnons sur la moissonneuse, nous somme 3 de chaque côté, sur une plateforme pourvue d'une chaîne déroulante et d'un tamis face à un tapis central.

Le but est de récolter les patates douces qui arrive sur la chaîne, les débarrasser de leurs terre et les poser délicatement sur le tapis du centre qui les amène directement dans le conteneur. Évidemment plus la terre est sèche et plus elle s'enlève facilement, tombant simplement en poussière dans le tamis, il ne reste plus qu'à récolter les kumaras presque​ propre.

Mais quand la terre est mouillée, c'est une autre histoire...la moissonneuse​ soulève d'énormes mottes de terre, trop lourde pour être remontée par la chaîne, il faut donc quelqu'un pour aider la machine à soulever ces mottes, qu'il faut ensuite casser aussi vite que possible pour pouvoir trouver les kumaras noir et collante de terre. Cela nous prend du temps et nous roulons très lentement. Si lentement que la récolte à la machine est moins bonne que la récolte à la main.

C'est un échec. La journée se termine sur une pointe de déception pour tout le monde.. pour nos patrons pour qui cette récolte est un désastre et pour nous qui allons devoir de nouveau récolter à la main dès le lendemain.

Le jeudi, c'est notre sixième jours de travail et nous prenons rapidement la décision d'arrêter. Nous savons maintenant que nous ne pourrons pas récolté à l'aide de la moissonneuse et nous voyant contraint d'adopter une position qui ne nous convient pas, nous broyant le dos toute la journée, nous préférons arrêter la, cette journée sera la dernière. 

Des vendredi matin nous préparons le van et nous nous remettons en route, notre prochaine destination ? Le lointain Northland, tout au bout de l’île du nord !